Sur la route...

samedi 30 août 2014

« Razor Clam » : Le couteau du Pacifique

Aviez-vous déjà entendu parler de Clam Gulch? Mais si voyons, c'est l'une des baies les plus populaires pour la pêche aux « Razor Clams »...Non? Ça ne vous dit rien? Nous non plus avant d'y aller. C'est pourtant sur ce beau rivage d'environ 80 km de long que ce petit bivalve coupant (d'où son nom) à la chair succulente vit des jours heureux, enterrés dans la vase.

C'est donc armés d'une cuillère en bois et d'une machette qui ne coupe que du beurre que nous décidons d'aller à la chasse aux couteaux! De bon matin, nous accédons à la plage par un sentier périlleux où nos grosses bottes montantes nous ralentissent dans la pente descendante.

La brise iodée, le cris des mouettes et quelques méduses échouées nous introduisent sur la scène de l'estran (seuls les Tagarins comprendrons l'allusion). Nos bottes précédemment encombrantes nous protègent désormais lorsque nous mettons les pieds (jusqu'aux mollets) dans la vase qui se prend pour de la soupe. Nous scrutons la surface sableuse à la recherche, en vain, de petits orifices indiquant la présence du coquillage.... C'est finalement en levant les yeux vers une petite femme accroupie, grattant le sol tel un canidé, que nous décidons de lui demander quel est le procédé. Après une courte mais concluante démonstration, nous nous mettons à l’œuvre.

Voici la technique (on vous la donne en sachant que vous aurez sûrement de nombreuses occasions de la tester.):
-Repérez le minuscule trou.
-Creusez avec vos griffes environ 20 cm.
-Chopez la bête et la retirer doucement de son terrier SANS se couper ni briser la coquille.

C'est finalement après 3 doigts de coupés mais un bon moment passé que nous rentrons cuisiner les bivalves.
Tout d'abord, les faire ouvrir comme des moules dans un fond d'eau bouillante. Rincez ensuite de nombreuses fois la chair à l'eau claire. Après un découpage hasardeux (enlevez ce qui vous semble suspect), nous avons cuisiné les couteaux de la sorte :

Sauté de clams rasoirs et galets Dieppois

-Faire revenir ail/oignons/persil/piment (pas fort genre jalapeno) finement hachés dans du beurre ou huile d'olive.
-Ajoutez les couteaux et cuire 5 minutes à feu assez vif.
-Accompagnez d'un mélange de pois chiches et haricots noirs que vous aurez laissés gonfler la veille (les haricots colorent les pois chiches en noir).
-Servir TRES chaud.
Suggestions boissons : Un verre bien frais d'Entre deux mers . Gautier suggère quant à lui un petit (ou gros) coup de cidre (bien sûr!).


Remarque: Les Alaskaiens dégustent les couteaux soit en beignets soit en soupe crémeuse à base de pomme de terre et carotte : Le Clam Chowder (très bon!)



samedi 23 août 2014

Le saumon sauvage d'Alaska

Avouons que nous étions un peu préoccupés quant à notre première destination. Oui, nous ne sommes pas particulièrement copain avec Ronald, mais qu'est ce que l'Oncle Sam peut bien nous offrir d'autre ?

On a vite repris des couleurs quand on a vu la ferveur des Alaskaiens pour leur poisson roi : Le saumon sauvage d'Alaska. Ce puissant migrateur gorgé d'oméga 3 fait le bonheur des pêcheurs et le régal de tous. Véritable institution ici où toute la famille va pêcher les jours féries et où les agences de voyages en font l’étalage. Il suffit d'une licence, d'une canne et d'un peu de patience. En effet, comme il ne se nourrit plus pendant sa migration, c'est au petit bonheur la chance pour attraper un saumon. 
Le premier salmonidé que nous avons eu la chance de capturer s'est fait prendre par l’hameçon (qui fait donc plus office de harpon) sur le dos. Sur les bords de la rivière Kenai, nous avons juste pris le temps de vider le beau poisson argenté et de prélever ses précieux œufs. Les locaux ne s'embêtent pas tant, ils filètent grossièrement la bête sur les rivages boueux, laissant le caviar et jetant le squelette encore bien garni dans le courant glacé. Malgré l'aide indispensable d' un superbe couteau (merci Thomas !), lever les filets de notre saumon est assez délicat et il nous faudra en pêcher encore beaucoup d'autres pour améliorer notre technique. 
Malgré tout, nous avons réussi à concocter ces quelques recettes :

- Saumon grillé, linguine et petits légumes
- Rillettes de saumon, pain maison
- Caviar de saumon sur lit d’œufs brouillés ou en cuillère sur une crème citronnée
- Crêpes fourrées au saumon et aux champignons

Ce sont les deux dernières recettes que nous allons vous faire partager.

Caviar de saumon

Les œufs récupérés dans le ventre du saumon femelle sont attachés les uns les autres par une membrane très fine et très fragile. Il s'agit donc de séparer ces milliers de petites sphères sans les casser, ce qui prend beaucoup de temps (comptez une bonne heure par poisson). Tremper les œufs dans de l'eau froide bien salée pendant environ 20 min puis les faire glisser/rouler entre les mains en les dissociant tous (cette étape prend du temps, soyez patients). Rincez les avec un autre bain d'eau salée froide puis égouttez les. Nous avons dégusté ce caviar de saumon jusqu'à 3 jours après la partie de pêche. Passé ce temps, la texture ferme requise pour que l’œuf éclate agréablement dans la bouche disparait.

Crêpes fourrées au saumon et aux champignons

Pour les crêpes, nous suivons la recette classique des crêpes au froment mais remplaçons le sucre par des herbes de Provence et un peu de sel (bien sûr en quantité réduite).
Hachez menu oignons, ail et brocolis. Ajoutez graines de sésame (préalablement grillées) et champignons frais grossièrement coupés. Émiettez le saumon (cuit au court-bouillon). Parsemez de persil en fin de fristouillage.
Fourrez les crêpes de cette préparation. Servir avec une petite tranche de citron et du caviar de saumon. Dégustez chaud et sans modération.

Suggestions : Une bonne cuillère à soupe de crème fraîche pour ajouter de l'onctuosité à la préparation. Un petit blanc frais, type Edelzwicker, en accompagnement. Il nous manquait ces deux valeurs sûres de chez nous.





Fourchette et sans Mac Do

Parce que nous sommes de grands gourmets. Parce que nous avons toujours aimé découvrir un pays à travers sa cuisine. Et parce que même en itinérance on ne met pas nos papilles en vacances. Nous avons souhaité vous faire partager nos découvertes culinaires. 

Que ce soit nos coups de cœur sur des plats ou des produits locaux ou bien simplement sur ce qui sort de nos casseroles lorsque nous sommes sur la route, nous souhaitons que cette rubrique « bouffe » soit interactive. Alors oyez oyez petits et grands affamés, nous attendons vos idées et vos expériences sur vos recettes préférées.



vendredi 15 août 2014

American dream...

Après une dernière choucroute avalée dans une brasserie Parisienne, nous avons donc pris notre envol pour l'Alaska, point de départ de notre périple. Douze heures d'avion au dessus des terres brûlées Islandaises, du désert blanc du Groenland et des icebergs de l'Arctique, suffisent à nous plonger au cœur de notre voyage.

Notre enthousiasme est vite douché lorsqu’après 3 heures d'attente à l'aéroport nous prenons conscience que, peut être, notre hôte nous a oublié... 11h53 nous nous décidons à prendre l'escalier !!

Nous retrouvons Chris le lendemain. Au vue de sa générosité et de son hospitalité, nous lui pardonnerons bien vite cette étourderie. 
Nous établissons alors notre QG chez lui, sur Lore Street, et concentrons nos efforts à la recherche d'un véhicule pendant ces premiers jours. Cela s'avère un peu laborieux lorsqu'il faut couvrir de longues distances à pied, de garages en casses autos. Décors de zone commerciales infinies, balades romantiques le long des autoroutes bercées par le doux chant des V8 surgonflés, buffets « all you can eat » où même la moutarde est sucrée : cette Amérique là ne nous fait pas trop rêver. Les jours défilent et nous sommes toujours piétons.

Le samedi 2 août nous passons à l'action et jetons notre dévolu sur un F250 caravan, il nous faut passer à la caisse : 5000 dollars en liquide. Impossible, 3500 max. Merci le crédit patates ! 
Avec l'énergie du désespoir nous arpentons Old Seward highway pour pleurnicher au nez du garagiste. Chance ou coup du sort, sur la route notre regard se pose sur un vieux Van chevrolet (le même que l'agence tout risque). On s'approche : A vendre ! Il nous tend les bras. En 30 minutes l'affaire est pliée, le marchand de tapis nous le cède pour 3000 dollars. Heureux comme des papes nous prenons le volant de la bête et tombons en panne d'essence au bout de 500 mètres. No comment.

Notre partenaire de voyage est déjà bien équipé. Intérieur feutré couleur lie de vin, moquette double bouclette, boiserie style vieux grément, matelas king size, petits spots d'ambiance, TV et stéréo... Qu'il est beau. 
Nous passerons encore deux jours à l'armée du salut et dans les grandes surfaces spécialisées camping pour parfaire notre équipement. L'occasion de voir qu'on peut effectivement acheter un évier gonflable et un fusil d'assaut dans le même magasin. A déclarer : nous préférons la machette et le spray anti-ours.

Nous voilà fin prêts. Mardi 5 août, double fête ! L'anniversaire de Justine et notre départ pour l'Alaska sauvage...
Nous mettons le cap au sud, direction la péninsule de Kenai, dont la superficie, l'accent maritime et le climat rappelle une certaine... Bretagne. 
Dès les premiers kilomètres, nous y sommes. L'immensité s'offre à nous. Des paysages grandioses. A l'est, des langues de glace viennent lécher les fjords. A l'ouest, des volcans s'habillent d'écharpes de nuages. Nous sommes au cœur de l'été pourtant nous restons dans le chant lexical du froid. Cette première étape est parcourue au pas (de loup), silencieux devant une telle beauté. Premier bivouac : Crow Mine Creek. Premier menu : crabe des neiges et sancerre blanc. Premier feu : installation du clan.

Les prochaines étapes nous mènerons à Seward, Cooper landing, Kenai city, Clam Gulch et Homer. Fil conducteur, la pluie et … la pêche. 

C'est au bord de la rivière Kenai, couleur menthe glaciale, que nous attraperons notre premier saumon. Nom : Silver salmon, Genre : Femelle, Taille : 62 cm. Pas un poisson à figurer dans le guiness mais il fait notre bonheur. Excités comme des gamins, nous nous éloignons de la berge pour le préparer, et pour ne pas donner l'occasion aux ours de partager notre prise. Que faire de toute cette viande délicieusement rosée, si précieuse à nos yeux (et ventres) de gourmands ?

En grands gourmets que nous sommes, nous avons décidé de dédier une rubrique à nos découvertes culinaires. Le saumon sauvage d'Alaska vaudra bien un article.

A Clam Gulch, nous trouvons l'endroit rêvé pour bivouaquer. Dans la toundra en fleurs, au bord d'une falaise, la vue porte sur les volcans de la ceinture de feu du Pacifique. Nous sommes seuls, pas un bruit, au bord du feu, nos pieds (meurtris par le jogging) trempent dans l'eau chaude, nous espérons apercevoir la bosse d'une baleine au loin. 
Au petit matin, nous empruntons le sentier des douaniers local pour rejoindre la plage. La marée est basse, les conditions sont optimales pour la pêche aux couteaux. Sans équipement, nous parvenons quand même à remplir notre sac grâce à la technique du « chien qui enterre l'os ». Pas peu fier, nous remontons cuisiner ces bivalves à la forme évocatrice (cela vaudra bien un article aussi).

On continue notre escapade dans l'univers de la pêche jusqu'à Homer, capitale « mondiale » de la pêche au Halibut (énorme poisson plat, cousin du flétan). La ville a le tempérament maritime, abandonnée au bout d'un sillon au milieu de la baie de Kachemak, c'est la dernière cité accessible par la route. Plus loin à l'ouest, c'est l'immensité sauvage et le bleu du Pacifique.
Malgré cette situation et ce climat de ville du bout du monde, Homer regorge d'activités, tant par son port de pêche que par la multitude d'échoppes le long des quais. Nous observons avec admiration la dextérité des vieux loups de mers fileter le poisson et nous nous amusons du spectacle des bateaux qui rentrent en quatrième vitesse (et à gros risque) sur la plage.

Samedi soir arrive, nous avons la fièvre. A Soldotna, un panneau attire notre attention : Fête de la Bière ! Bingo, direction le parc des sports (bien sûr). 
Fort de notre expérience, nous n'y rentrerons pas l'estomac vide. Une poêlée de festival (article à venir) fera l'affaire. Malheureusement ici pour faire la fête, il faut s'y prendre de bonne heure. On nous refuse l'accès au festival, il est 20h30, il n'y a plus de place. Quelle désillusion ! 

Nous finirons quand même par trouver un bar pour étancher notre soif à Kenai city. « The Bow », c'est un saut dans les années 70. Musique, déco et clients sont d'un autre temps. A côté de notre van sont alignées vieilles Mustangs et pick up déglinguées. Les pilliers de bar bedonnants sont en bottes, le videur exhibe ces tatouages de chien-loup, les serveuses sont édentées et le patron en short Hawaien fume sa clope au dessus des burgers en préparation. Nous voilà au cœur d'un film de Tarantino. C'est l'Amérique !



Broucouille

C'est parti mon kiki

Catch of the day

La ceinture de feu

Craquage Arctique

Flamand flottant

Joyeux anniversaire

Le pêcheur et la mouette

Mais où est donc orignal?

Ohé vieille branche

On m'a dit pêche au couteau

Petit ours noir

Plénitude amnésique

Pêche à la sardine

Retour de pêche à Homer

Sentier des douaniers

Spa du soir bonsoir

The bow-The beauf

Tracteur ou sous-marin

Les veines du Yukon




jeudi 7 août 2014

Il était une fois en Amérique

Chère famille, chers amis,

Nous voilà au seuil d'une nouvelle aventure... 
La traversée des Amériques du nord au sud!

Nous espérons à travers ce blog vous faire voyager un peu avec nous.

A bientôt.

Justine et Gautier