Après une dernière choucroute avalée
dans une brasserie Parisienne, nous avons donc pris notre envol pour
l'Alaska, point de départ de notre périple. Douze heures d'avion au
dessus des terres brûlées Islandaises, du désert blanc du
Groenland et des icebergs de l'Arctique, suffisent à nous plonger au
cœur de notre voyage.
Notre enthousiasme est vite douché
lorsqu’après 3 heures d'attente à l'aéroport nous prenons
conscience que, peut être, notre hôte nous a oublié... 11h53 nous
nous décidons à prendre l'escalier !!
Nous retrouvons Chris le lendemain. Au
vue de sa générosité et de son hospitalité, nous lui pardonnerons
bien vite cette étourderie.
Nous établissons alors notre QG chez
lui, sur Lore Street, et concentrons nos efforts à la recherche d'un
véhicule pendant ces premiers jours. Cela s'avère un peu laborieux
lorsqu'il faut couvrir de longues distances à pied, de garages en
casses autos. Décors de zone commerciales infinies, balades
romantiques le long des autoroutes bercées par le doux chant des V8
surgonflés, buffets « all you can eat » où même la
moutarde est sucrée : cette Amérique là ne nous fait pas trop
rêver. Les jours défilent et nous sommes toujours piétons.
Le samedi 2 août nous passons à
l'action et jetons notre dévolu sur un F250 caravan, il nous faut
passer à la caisse : 5000 dollars en liquide. Impossible, 3500
max. Merci le crédit patates !
Avec l'énergie du désespoir
nous arpentons Old Seward highway pour pleurnicher au nez du
garagiste. Chance ou coup du sort, sur la route notre regard se pose
sur un vieux Van chevrolet (le même que l'agence tout risque). On
s'approche : A vendre ! Il nous tend les bras. En 30
minutes l'affaire est pliée, le marchand de tapis nous le cède pour
3000 dollars. Heureux comme des papes nous prenons le volant de la
bête et tombons en panne d'essence au bout de 500 mètres. No
comment.
Notre partenaire de voyage est déjà
bien équipé. Intérieur feutré couleur lie de vin, moquette double
bouclette, boiserie style vieux grément, matelas king size, petits
spots d'ambiance, TV et stéréo... Qu'il est beau.
Nous passerons
encore deux jours à l'armée du salut et dans les grandes surfaces
spécialisées camping pour parfaire notre équipement. L'occasion de
voir qu'on peut effectivement acheter un évier gonflable et un fusil
d'assaut dans le même magasin. A déclarer : nous préférons
la machette et le spray anti-ours.
Nous voilà fin prêts. Mardi 5 août,
double fête ! L'anniversaire de Justine et notre départ pour
l'Alaska sauvage...
Nous mettons le cap au sud, direction
la péninsule de Kenai, dont la superficie, l'accent maritime et le
climat rappelle une certaine... Bretagne.
Dès les premiers
kilomètres, nous y sommes. L'immensité s'offre à nous. Des
paysages grandioses. A l'est, des langues de glace viennent lécher
les fjords. A l'ouest, des volcans s'habillent d'écharpes de nuages.
Nous sommes au cœur de l'été pourtant nous restons dans le chant
lexical du froid. Cette première étape est parcourue au pas (de
loup), silencieux devant une telle beauté. Premier bivouac :
Crow Mine Creek. Premier menu : crabe des neiges et sancerre
blanc. Premier feu : installation du clan.
Les prochaines étapes nous mènerons à
Seward, Cooper landing, Kenai city, Clam Gulch et Homer. Fil
conducteur, la pluie et … la pêche.
C'est au bord de la rivière
Kenai, couleur menthe glaciale, que nous attraperons notre premier
saumon. Nom : Silver salmon, Genre : Femelle, Taille :
62 cm. Pas un poisson à figurer dans le guiness mais il fait notre
bonheur. Excités comme des gamins, nous nous éloignons de la berge
pour le préparer, et pour ne pas donner l'occasion aux ours de
partager notre prise. Que faire de toute cette viande délicieusement
rosée, si précieuse à nos yeux (et ventres) de gourmands ?
En grands gourmets que nous sommes,
nous avons décidé de dédier une rubrique à nos découvertes
culinaires. Le saumon sauvage d'Alaska vaudra bien un article.
A Clam Gulch, nous trouvons l'endroit
rêvé pour bivouaquer. Dans la toundra en fleurs, au bord d'une
falaise, la vue porte sur les volcans de la ceinture de feu du
Pacifique. Nous sommes seuls, pas un bruit, au bord du feu, nos pieds
(meurtris par le jogging) trempent dans l'eau chaude, nous espérons
apercevoir la bosse d'une baleine au loin.
Au petit matin, nous
empruntons le sentier des douaniers local pour rejoindre la plage. La
marée est basse, les conditions sont optimales pour la pêche aux
couteaux. Sans équipement, nous parvenons quand même à remplir
notre sac grâce à la technique du « chien qui enterre l'os ». Pas peu fier, nous remontons cuisiner ces bivalves à la
forme évocatrice (cela vaudra bien un article aussi).
On continue notre escapade dans
l'univers de la pêche jusqu'à Homer, capitale « mondiale »
de la pêche au Halibut (énorme poisson plat, cousin du flétan). La
ville a le tempérament maritime, abandonnée au bout d'un sillon au
milieu de la baie de Kachemak, c'est la dernière cité accessible
par la route. Plus loin à l'ouest, c'est l'immensité sauvage et le bleu du Pacifique.
Malgré cette situation et ce climat de
ville du bout du monde, Homer regorge d'activités, tant par son port
de pêche que par la multitude d'échoppes le long des quais. Nous
observons avec admiration la dextérité des vieux loups de mers
fileter le poisson et nous nous amusons du spectacle des bateaux qui rentrent en quatrième vitesse (et à gros risque) sur la
plage.
Samedi soir arrive, nous avons la
fièvre. A Soldotna, un panneau attire notre attention : Fête
de la Bière ! Bingo, direction le parc des sports (bien sûr).
Fort de notre expérience, nous n'y rentrerons pas l'estomac vide.
Une poêlée de festival (article à venir) fera l'affaire.
Malheureusement ici pour faire la fête, il faut s'y prendre de bonne
heure. On nous refuse l'accès au festival, il est 20h30, il n'y a
plus de place. Quelle désillusion !
Nous finirons quand même par trouver un bar pour étancher notre soif à Kenai city. « The Bow », c'est un saut dans les années 70. Musique, déco et clients sont d'un autre temps. A côté de notre van sont alignées vieilles Mustangs et pick up déglinguées. Les pilliers de bar bedonnants sont en bottes, le videur exhibe ces tatouages de chien-loup, les serveuses sont édentées et le patron en short Hawaien fume sa clope au dessus des burgers en préparation. Nous voilà au cœur d'un film de Tarantino. C'est l'Amérique !
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Broucouille |
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C'est parti mon kiki |
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Catch of the day |
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La ceinture de feu |
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Craquage Arctique |
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Flamand flottant |
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Joyeux anniversaire |
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Le pêcheur et la mouette |
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Mais où est donc orignal? |
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Ohé vieille branche |
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On m'a dit pêche au couteau |
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Petit ours noir |
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Plénitude amnésique |
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Pêche à la sardine |
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Retour de pêche à Homer |
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Sentier des douaniers |
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Spa du soir bonsoir |
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The bow-The beauf |
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Tracteur ou sous-marin |
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Les veines du Yukon |