Sur la route...

vendredi 15 août 2014

American dream...

Après une dernière choucroute avalée dans une brasserie Parisienne, nous avons donc pris notre envol pour l'Alaska, point de départ de notre périple. Douze heures d'avion au dessus des terres brûlées Islandaises, du désert blanc du Groenland et des icebergs de l'Arctique, suffisent à nous plonger au cœur de notre voyage.

Notre enthousiasme est vite douché lorsqu’après 3 heures d'attente à l'aéroport nous prenons conscience que, peut être, notre hôte nous a oublié... 11h53 nous nous décidons à prendre l'escalier !!

Nous retrouvons Chris le lendemain. Au vue de sa générosité et de son hospitalité, nous lui pardonnerons bien vite cette étourderie. 
Nous établissons alors notre QG chez lui, sur Lore Street, et concentrons nos efforts à la recherche d'un véhicule pendant ces premiers jours. Cela s'avère un peu laborieux lorsqu'il faut couvrir de longues distances à pied, de garages en casses autos. Décors de zone commerciales infinies, balades romantiques le long des autoroutes bercées par le doux chant des V8 surgonflés, buffets « all you can eat » où même la moutarde est sucrée : cette Amérique là ne nous fait pas trop rêver. Les jours défilent et nous sommes toujours piétons.

Le samedi 2 août nous passons à l'action et jetons notre dévolu sur un F250 caravan, il nous faut passer à la caisse : 5000 dollars en liquide. Impossible, 3500 max. Merci le crédit patates ! 
Avec l'énergie du désespoir nous arpentons Old Seward highway pour pleurnicher au nez du garagiste. Chance ou coup du sort, sur la route notre regard se pose sur un vieux Van chevrolet (le même que l'agence tout risque). On s'approche : A vendre ! Il nous tend les bras. En 30 minutes l'affaire est pliée, le marchand de tapis nous le cède pour 3000 dollars. Heureux comme des papes nous prenons le volant de la bête et tombons en panne d'essence au bout de 500 mètres. No comment.

Notre partenaire de voyage est déjà bien équipé. Intérieur feutré couleur lie de vin, moquette double bouclette, boiserie style vieux grément, matelas king size, petits spots d'ambiance, TV et stéréo... Qu'il est beau. 
Nous passerons encore deux jours à l'armée du salut et dans les grandes surfaces spécialisées camping pour parfaire notre équipement. L'occasion de voir qu'on peut effectivement acheter un évier gonflable et un fusil d'assaut dans le même magasin. A déclarer : nous préférons la machette et le spray anti-ours.

Nous voilà fin prêts. Mardi 5 août, double fête ! L'anniversaire de Justine et notre départ pour l'Alaska sauvage...
Nous mettons le cap au sud, direction la péninsule de Kenai, dont la superficie, l'accent maritime et le climat rappelle une certaine... Bretagne. 
Dès les premiers kilomètres, nous y sommes. L'immensité s'offre à nous. Des paysages grandioses. A l'est, des langues de glace viennent lécher les fjords. A l'ouest, des volcans s'habillent d'écharpes de nuages. Nous sommes au cœur de l'été pourtant nous restons dans le chant lexical du froid. Cette première étape est parcourue au pas (de loup), silencieux devant une telle beauté. Premier bivouac : Crow Mine Creek. Premier menu : crabe des neiges et sancerre blanc. Premier feu : installation du clan.

Les prochaines étapes nous mènerons à Seward, Cooper landing, Kenai city, Clam Gulch et Homer. Fil conducteur, la pluie et … la pêche. 

C'est au bord de la rivière Kenai, couleur menthe glaciale, que nous attraperons notre premier saumon. Nom : Silver salmon, Genre : Femelle, Taille : 62 cm. Pas un poisson à figurer dans le guiness mais il fait notre bonheur. Excités comme des gamins, nous nous éloignons de la berge pour le préparer, et pour ne pas donner l'occasion aux ours de partager notre prise. Que faire de toute cette viande délicieusement rosée, si précieuse à nos yeux (et ventres) de gourmands ?

En grands gourmets que nous sommes, nous avons décidé de dédier une rubrique à nos découvertes culinaires. Le saumon sauvage d'Alaska vaudra bien un article.

A Clam Gulch, nous trouvons l'endroit rêvé pour bivouaquer. Dans la toundra en fleurs, au bord d'une falaise, la vue porte sur les volcans de la ceinture de feu du Pacifique. Nous sommes seuls, pas un bruit, au bord du feu, nos pieds (meurtris par le jogging) trempent dans l'eau chaude, nous espérons apercevoir la bosse d'une baleine au loin. 
Au petit matin, nous empruntons le sentier des douaniers local pour rejoindre la plage. La marée est basse, les conditions sont optimales pour la pêche aux couteaux. Sans équipement, nous parvenons quand même à remplir notre sac grâce à la technique du « chien qui enterre l'os ». Pas peu fier, nous remontons cuisiner ces bivalves à la forme évocatrice (cela vaudra bien un article aussi).

On continue notre escapade dans l'univers de la pêche jusqu'à Homer, capitale « mondiale » de la pêche au Halibut (énorme poisson plat, cousin du flétan). La ville a le tempérament maritime, abandonnée au bout d'un sillon au milieu de la baie de Kachemak, c'est la dernière cité accessible par la route. Plus loin à l'ouest, c'est l'immensité sauvage et le bleu du Pacifique.
Malgré cette situation et ce climat de ville du bout du monde, Homer regorge d'activités, tant par son port de pêche que par la multitude d'échoppes le long des quais. Nous observons avec admiration la dextérité des vieux loups de mers fileter le poisson et nous nous amusons du spectacle des bateaux qui rentrent en quatrième vitesse (et à gros risque) sur la plage.

Samedi soir arrive, nous avons la fièvre. A Soldotna, un panneau attire notre attention : Fête de la Bière ! Bingo, direction le parc des sports (bien sûr). 
Fort de notre expérience, nous n'y rentrerons pas l'estomac vide. Une poêlée de festival (article à venir) fera l'affaire. Malheureusement ici pour faire la fête, il faut s'y prendre de bonne heure. On nous refuse l'accès au festival, il est 20h30, il n'y a plus de place. Quelle désillusion ! 

Nous finirons quand même par trouver un bar pour étancher notre soif à Kenai city. « The Bow », c'est un saut dans les années 70. Musique, déco et clients sont d'un autre temps. A côté de notre van sont alignées vieilles Mustangs et pick up déglinguées. Les pilliers de bar bedonnants sont en bottes, le videur exhibe ces tatouages de chien-loup, les serveuses sont édentées et le patron en short Hawaien fume sa clope au dessus des burgers en préparation. Nous voilà au cœur d'un film de Tarantino. C'est l'Amérique !



Broucouille

C'est parti mon kiki

Catch of the day

La ceinture de feu

Craquage Arctique

Flamand flottant

Joyeux anniversaire

Le pêcheur et la mouette

Mais où est donc orignal?

Ohé vieille branche

On m'a dit pêche au couteau

Petit ours noir

Plénitude amnésique

Pêche à la sardine

Retour de pêche à Homer

Sentier des douaniers

Spa du soir bonsoir

The bow-The beauf

Tracteur ou sous-marin

Les veines du Yukon




1 commentaire:

  1. Merci pour ces premières photos et ce beau récit ! Hâte de lire la suite de vos aventures!

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