Sur la route...

mercredi 31 décembre 2014

Les tacos

Oubliez burritos, fajitas et autres adaptations occidentales de la cuisine mexicaine. Au Mexique et en particulier à Mexico, l'incontournable c'est le tacos. Ou plutôt les tacos tant il y a de variantes.
Symbole de la bouffe de rue, on en mange partout et à toute heure. C'est pourtant bien plus qu'un snack.

Attention, végétariens s'abstenir. On est chez les viandards ! De manière plus générale, de l'omelette jambon du matin au barbacoa de mouton du soir, les Mexicains suivent un régime ultra-protéiné. Ce qui en fait de beaux bébés.

La base du tacos, c'est la tortilla. Petite galette de composition et de taille différente suivant les goûts. Généralement de maïs (ce qui lui donne une belle couleur jaune, voir verte, suivant les variétés utilisées), on en trouve aussi de farine de blé dans le nord. Le plus souvent les cuistots les achètent au kilo dans les tortillerias (l'équivalent de nos boulangeries). A 0,50 €/kg on est loin du prix de notre baguette !
Ensuite tout se fait sur une sorte de plancha bombée au centre, ce qui permet de recueillir la graisse sur les côtés où la viande continue sa cuisson lente. Très diététique !
Les tortillas fraîches sont d'abord dorées sur la plaque, puis fournies de viande diverses et variées suivant les spécialités du chef. Puis il ajoute une petite touche de verdure avec de la coriandre fraîche et des oignons finement coupés. 
Le tout vous est servit rapidement, chaud et dégoulinant de graisse, avec du citron vert, des radis, du guacamole et de la sauce salsa en libre service. Reste ce choix fatidique : la salsa rouge ou verte ? Pas vraiment de code couleur, il y a une chance sur deux de tomber sur celle qui vous fait pleurer deux fois : une fois en direct et une fois en différé le lendemain au petit coin.

A environ un euro les trois tacos, on ne compte plus combien nous en avons goûté. Nos préférés dans le désordre : à la langue, à la longaniza (sorte de chorizo), aux tripes, à la tête de cochon, au pastor (viande de porc façon kebab avec une tranche d'ananas), et au mouton.

Buen aprovecho !


jeudi 11 décembre 2014

Mexico. Que bueno!

Nous observons le sol tel un tapis de braises qui a survécu à la nuit. Ça scintille, ça rougeoie. Des colonnes de fourmis s'agitent, les jaunes croisent les rouges dans un ballet incessant. Il est 22h00, depuis une vingtaine de minutes déjà, nous survolons la super mégalopole de Mexico. Le commandant annonce l’atterrissage imminent. Nous y voilà.

Sur un petit papier, au fond d'une poche, figure l'adresse de nos hôtes : rue Bruno Travern, Coyoacan. Sans carte, de nuit et chargés comme des mules, nous hésitons à prendre le métro (pas de soucis nous aurons bien l'occasion de l'expérimenter plus tard). Nous optons pour un voyage en taxi, l'occasion de voir les premières coccinelles et les premiers bouchons de la ville. Après une heure de trajet, le chauffeur nous dépose devant une superbe résidence, les gardiens nous ouvrent le portail, on nous attendait. Au troisième étage, Francisco, Melba et leur petite fille Luciana nous accueillent chaleureusement. Francisco parle couramment Anglais et Français, mais en bon prof, c'est bien en Espagnol que nous conversons autour d'un succulent repas. Nos nouveaux amis sont d'heureux nouveaux propriétaires d'un très bel appartement. En outre amateurs d'art, ils l'ont décoré avec goût dans le style Huichol. Nous avons notre chambre et salle de bain privée, dans la cour, une piscine chauffée, on n'en demandait pas tant. Nous passons notre première semaine Mexicaine chez eux. 
A deux pâtés de maison, se trouve la maison de la célèbre artiste Frida Kahlo, une icône de son pays. Un peu plus loin le marché du quartier, animé. En continuant, le Zocalo (la place centrale) organisée autour de son église baroque et de gigantesques statues de coyotes, emblême de la ville. Coyoacan est attrayante. Nous sommes qui plus est arrivés au moment d'une des fêtes les plus populaires du Mexique : El dia de muertos. Fête religieuse correspondant à notre Toussaint mais en beaucoup plus « festive » et haute en couleurs. La Catrina, sorte de grande dame à chapeau cadavérique, est une des figures familières de la fête. Si l'on ajoute à cela l'influence Américaine avec Halloween, les rues de Coyoacan sont hantées, pendant près d'une semaine, de zombies pas bien méchants âgés de 7 à 77 ans.

Nous changeons de quartier et nous dirigeons vers Xochimilco. Ville vestige de ce à quoi ressemblait Mexico à l'époque des Aztèques. En effet, avant l'arrivée des conquistadors, la citée était bâtie au milieu d'un lac, entourée de jardins flottants. C'est ce qui subsiste à Xochimilco, où les trajineras (barques) n'ont pas encore cédé le pas aux voitures. Ailleurs, les marécages ont été comblés pour faire place aux constructions espagnoles. Hélas, la nature reprend toujours ses droits et le sol spongieux fait s'enfoncer les édifices les plus lourds, en témoigne l'imposante cathédrale qui prend des airs de tour de Pise.

Déjà une semaine de passée, nous avons pris la température de la ville, il est maintenant grand temps de se consacrer à notre mission première : trouver des vélos. Ainsi commence notre petite routine Mexicaine : Metro-Vélo-Taco(s). Qui durera tout de même près de trois semaines...

Le métro...

12 lignes, 195 stations, aux quatre coins de cette ville immense. Avec un prix dérisoire (30 centimes le ticket), c'est un moyen de transport très populaire. Pendant le rush hour (tardif, les Mexicains ne sont pas des lèves-tôt), c'est à croire que toute la ville s'invite en souterrain. Malgré la cohue, les gens sont très aimables. Ça discute, ça débat et ça se galoche. Les longs trajets sont rythmés par les allers et venus des vendeurs à la sauvette qui aguichent le client du même refrain chantant : « cinco pesos te vale, cinco pesos te cuesta ». Une vraie économie parallèle, on trouve de tout : des écouteurs, des coupe-ongles, des machines à bulles, des chewing-gums, des cds, des vitamines. Mais aussi des livres de droits constitutionnels, des bas de contention ou bien la classification des éléments chimiques. Ça peut toujours servir ! Le plus drôle, c'est que les gens achètent.

Les vélos...

Suivant les conseils d'amis cyclo-randonneurs, nous avions une idée assez précise sur le type de montures dont nous avions besoin. Après avoir parcouru de long en large la ville pendant plusieurs jours et écumé les magasins de deux roues, il a fallu nous rendre à l'évidence : nous ne trouverons pas les vélos de nos rêves. A croire que nous sommes les seuls cyclo-randonneurs à avoir eu cette idée farfelue de démarrer notre aventure dans cette ville. Les seuls vélos adaptés au voyage que l'on trouve sont importés, et de ce fait, non seulement rares, mais très chers. Idem pour les sacoches et l'équipement de camping dont nous avons besoin. A l'inverse, il y a des dizaines de magasins qui proposent des marques locales très bons marchés, mais rien n'indique que les bicyclettes nous emmèneront plus loin que le périphérique. Pour les budgets intermédiaires : pas grand chose !Finalement, presque par hasard, nous tombons sur cette échoppe de la rue Coahuila. Un collectif de mi-artiste/ mi-bricolo s'y est installé et propose des vélos sur mesure, personnalisés selon le goût et les exigences du client. Cette option nous tente. Seul hic, il nous faut attendre. Entre les pauses cafés et les jours de congés, il faudra dix jours à nos loulous pour nous fournir nos bicyclettes.

Les tacos...

Nous avons le temps. De flâner, de visiter les différents quartiers, les musées, mais surtout... de découvrir la gastronomie Mexicaine qui nous fait envie depuis plusieurs mois déjà. A Mexico, l'incontournable, c'est le taco ! De toute les tailles, pour tous les goûts, à tous les coins de rues, c'est une institution qui mérite bien un article à part. A suivre.

Bien que la ville nous plaise beaucoup, nous éprouvons le besoin de changer d'air. Sur une journée, nous partons en escapade pour Teotihuacan, site archéologique grandiose. Fondée vers -200 avant JC, la citée a connu son apogée au début de notre ère. On pense qu'elle était la plus grande ville d'Amérique à cette époque. Comme beaucoup de civilisation précolombienne, l'effondrement du peuple Teotihuacanos a été soudain. Il pourrait être dû à des guerres internes, des envahisseurs, des périodes de sécheresse, des maladies. Autant d'hypothèses qui restent à confirmer.
Cette visite attise notre curiosité. Au musée d’anthropologie de Mexico, nous comblons notre ignorance sur le sujet. Désormais, dans nos petites têtes, Aztèques, Mayas et Incas ne sont plus à mettre dans le même sac. Nous pouvons leur attribuer un territoire, une époque et une histoire singulière et extraordinaire. De plus ces trois civilisations populaires du grand public sont loin d'être les seules dans l'Amérique pré-colombienne (et d'aujourd'hui).
Immanquablement, s'intéresser à cette histoire nous amène à celle des conquistadors, au premier rang desquels figure Hernan Cortes. La confrontation de ces deux mondes aboutit à des horreurs mais aussi à des échanges colossaux dont nous oublions parfois la portée. En effet, en arrivant au Mexique, Cortes et les Espagnols ont eu une conception particulière du troc : donne moi tes pommes de terre, je te donnerai la rougeole ; donne moi tes tomates, je te ferai bon chrétien ; donne moi tes glouglous, je te donnerai un cochon envahisseur... Aujourd'hui que serait un tacos sans cochonnaille et que serait la gastronomie Française sans patate ?

Nous faisons également une excursion culturelle dans la belle ville de Guanajuato aux charmes multiples. Ancienne citée minière, elle est percée tel un gruyère. Le centre ville, lui, est animé et très coloré. Grâce à son université et à ses nombreux musées, Guanajuato jouit d'une ouverture culturelle particulière. C'est également la ville de Diego Riviera, l'époux de Frida et l'artiste peintre Mexicain le plus connu de son pays.

Nous retournons à « Déèfé » (DF pour Distrito Federal) comme les locaux nomment Mexico. C'est Miguel qui nous accueille dans le quartier de Camarones (crevettes!). Le ton est donné dès notre arrivée. En compagnie de Claire, Canadienne, Ahn, Coréenne et Andoni, Mexicain, nous partons pour une folle nuit. Première étape, le stade, pour un match de « Lucha Libre » qui n'est autre que du catch ! Des muscles, du show, des bimbos et de la bière : les Mexicains en raffolent. Dans un dernier combat épique, sous les hourras du public, Cavernario terrasse Blue Demon en lui lançant à la face deux nains déguisés en torpille. No comment ! La soirée se poursuit à La Roma, le quartier hipster de la ville. Nous découvrons dans un club branché le concept étrange de Hi-NRG music, sur laquelle on danse tout seul en faisant n'importe quoi (on a toujours pas compris)! Avec ses 20 millions d'habitants, il y en a forcément pour tous les goûts à Mexico...

Enfin arrive le jour tant attendu, nos vélos sont prêts, ou presque... en fait pas du tout. Nous arrivons au magasin où seuls nos cadres sont peints. Les roues, le pédalier, les porte-bagages traînent aux quatre coins du bouiboui. « Pas de panique, allez prendre un café dans une heure se sera prêt ! ». Le « ahorita » (traduisez par 'tout de suite') est en effet un concept très Mexicain : unité de temps allant de trois minutes à trois jours. Un poil énervés, nous faisons le pied de grue devant le magasin toute la journée. Les mécanos s'affairent et les pièces sont achetées dans l'urgence, à la nuit tombée ils sont enfin prêts, le résultat est esthétique.

Le 19 novembre au petit matin, tout excités, nous prenons la route. Soixante-dix kilomètres de route éprouvante pour sortir de la mégalopole nous mènent à la charmante bourgade d'Amecameca. Le lendemain, escale technique, ça commence bien ! Problème de roue arrière pour Gautier. Finalement, ce repos forcé est salutaire pour nos fessiers meurtris.
L'étape qui suit, est qui plus est de haut niveau : 70 kilomètres encore mais un col à 3700 mètres et une descente dans les cailloux. Allez Gérard Fanion ! Il nous faudra onze heures pour la couvrir.
Au sommet du Paso de Cortes, entre les deux célèbres volcans Popocatepetl et Itzaccihuatl, nous essuyons un orage de grêle, la vue est bouchée. Nous nous étions promis des étapes simples et courtes pour démarrer, ah les cons !

C'est harassés de fatigue et affamés que nous arrivons dans la belle ville de Cholula. C'est dans cette ville sainte que nous rencontrons Ana et Joël, nos sauveurs. Joël nous recueille dans un piteux état au Zocalo de la ville et nous guide vers le restaurant qu'il gère. Il nous offre, sans conditions, bières fraîches et pizzas succulentes. Arrivés chez eux, après une douche brûlante, les amoureux nous laissent leur lit douillet. Nous nous écroulons, il est 20h00. Merci couchsurfing !

Justine et Catrina

Ouistiti!

Dia de muertos au Zocalo

avec Francisco, Melba et Banana!

Couchsurfing a du bon!

Du vert à Mexico!

Parmi les jardins flottants à Xochimilco

Marché organisé!

Tout est bon dans le cactus

Amis cyclistes à la parade

Mario aux tacos!

Miguel et compagnie!

Cavernario, roi du ring!

A l'assaut de la pyramide du soleil

Coucher de soleil sur la pyramide de la lune

Fabricant de tortillas

Vendeuse de maïs

Pas pour les végétariens

Zocalo de Guanajuato

Chien fifou

Guanajuato la colorée

Cygnature de portes

Colorée on vous dit

Jusque dans la baignoire

Danseuse de rue

C'est presque prêt!

Gogo et ses jouets

Merci à Toto et au Rueda Libre Crew

Amecameca

Allez Gérard Fanion!

Premier exploit!

Une des nombreuses églises de Cholula

Toujours sous le soleil

Avec Ana et Joël

samedi 22 novembre 2014

Welcome to Tijuana

Nous vous avions laissés devant les portes lumineuses d'une salle de concert à San Francisco, doigts et orteils croisés pour que nous puissions rentrer. La chance nous sourit. C'est pour une somme dérisoire qu'on nous laisse franchir le seuil de cette salle magnifique : plafonds ornés d'imposants lustres, murs habillés de miroirs et balcons en vieux bois. Le concert est épique, psychédélique à souhait. On ne pouvait rêver mieux en ce 14 octobre, beau cadeau pour Gogo. Notre bref séjour à San Francisco aura la même saveur et intensité que cette soirée.
Le port actif qui fait face à l'insolente prison d'Alcatraz, les rues aux pentes déraisonnables testant les freins de Yakari. La ville est sans complexe. Elle est cosmopolite et avant-gardiste. Chaque quartier nous raconte son histoire : Castro, berceau de l'émancipation des homosexuels. North Beach et l'arrivée de ses migrants italiens. Chinatown, homologue asiatique. The Haight, où le mouvement hippie est né.
En traversant le pont de Golden Gate, nous retrouvons Roger. Personnage haut en couleur ayant beaucoup aidé Gautier lors de son premier voyage en Californie. Nous évoquons des souvenirs et parlons de sa nouvelle vie. Ancien habitant des rues festives de Castro, la flambée des prix de l'immobilier (San Francisco étant devenue la ville la plus chère des Etats Unis) l'a poussé à élire domicile de l'autre côté de la baie, dans le Marine County. Nous en profitons pour visiter la voisine Sausalito. Avec son nom de saucisson espagnol, la ville a cette particularité d'être constituée principalement de maisons flottantes aux allures bobos.

Nous serions bien restés plus longtemps mais l'horloge tourne. Nous repartons sur la mythique route numéro 1 qui longe la côte pacifique. Nous faisons l'impasse sur Santa Cruz et Monterrey qui pourtant sont d'un grand intérêt. Nous poussons jusqu'aux alentours de Big Sur pour une nuit magique, seuls au monde en haut d'une falaise.
Plus au sud, à San Simeon, des centaines de jeunes éléphants de mer se prélassent. C'est en discutant longuement avec un guide-naturaliste, amoureux de ces gros patapoufs, que nous découvrons leur singulière histoire, tragique et miraculeuse à la fois. Au XIXè siècle ces mammifères ont été intensivement chassés. Pour récupérer leur gras (utilisé pour les lampes à huile), les hommes ont bien failli avoir leurs peaux ! Au point qu'il n'en serait resté qu'une quinzaine sur toute la côte nord pacifique. Cette colonie trouvera refuge sur une île épargnée du Mexique. Avec la découverte du pétrole, la chasse aux phoques n'est plus lucrative et le massacre est évité in extemis. Les éléphants de mer que l'on trouve aujourd'hui en abondance sur les côtes Américaines descendent tous de ces rescapés mexicains.

A Cambria, nous nous enfonçons dans l'arrière pays. Le paysage change dramatiquement, sans l'influence de l'océan, les nuages suivent un régime amincissant : c'est la sécheresse. Nous rentrons désormais sur le territoire des tarentules et du fameux serpent à sonnette. En fin de journée nous arrivons chez Thomas, copain de Gautier, installé aux Etats-Unis depuis deux ans. Nous sommes ravis de le voir et de faire la connaissance de sa charmante femme Kelly et de leur bambin Liam. Ils sont installés au cœur du domaine viticole familial, Kelly est en outre sommelière. Le cubi de « rouge qui tâche » dans le van est oublié quelques temps. Nous y passerons trois jours très agréables.
Nous nous enfonçons toujours plus dans les terres, aux portes du désert. La route n'en finit plus, Yakari montre des signes de fatigue, et nous aussi. Malgré l’absence quasi totale de pluie, des plantations de pistachiers, amandiers, pommiers, des champs de coton et de luzerne, s'étendent à perte de vue. Le long des routes se succèdent canaux d'irrigation et panneaux indiquant « California needs water ».

Après deux jours de route, nous atteignons notre but : le Parc national de Joshua Tree. Nous faisons le plein d'eau, direction le pays des cactus. Nous passons une première nuit dans un des campings du parc, superbement aménagé entre les chaos granitiques. La lumière du soir est superbe, en préparant le dîner nous croisons un coyote, où est bip-bip ?
Ce court séjour dans le désert nous a fasciné et reposé. En sortant du parc, nous retombons sur un territoire complètement contrôlé et artificialisé par l'Homme: Palmsprings. Villégiature pour riches non amoureux de la nature, cette ville présente une densité de piscines et de terrains de golfs honteuse, par rapport aux réserves hydriques des environs.

Dernier voyage pour notre vieil ami Yakari, direction San Diego. C'est dans cette ultime ville avant la frontière mexicaine que nous décidons de vendre le van. Nous sommes confiants, une annonce tourne sur le web depuis quelques jours et des affiches sont placardées dans les repères de surfeurs de la ville. Pourtant, il nous faudra patienter 10 jours pour trouver preneur.
Dès notre arrivée, par deux fois nous pensions avoir accroché le poisson. Mais nous avons agit comme des bleus. Au premier rendez-vous la jauge d'huile indiquait marée basse, au deuxième l'acheteur nous fera remarquer gentiment que les pneus sont usés jusqu'à la corde. Oups ! Vidange et changement de pneus en urgence.
Les appels se font plus rares. Les jours défilent. Nous décidons de passer par la case Carmax. Laissez nous vous expliquer . Un genre de fast-food pour voiture, un concept très américain. Un premier gus nous reçoit, casquette rouge, chemise de pompiste, il prend la commande : Chevy 91, kilométrage inconnu, deux p'tits jeunes pressés de le vendre. Un autre dispose un numéro sur le van comme on le fait sur une table chez Mac-Do. Le staff en cuisine (en garage) fait un check-up complet de la bête. Les résultats sont renvoyés directement sur l'écran du guichetier qui nous fait signe tout sourire. Après une heure d'attente, nous sommes servis : le commercial de l'équipe nous annonce que Carmax est heureux de nous offrir pour notre véhicule. Tiiin Tiiin : 200 dollars ! Ah les chameaux, c'est le prix des pneus.
Nous noyons notre impatience et lassitude au creux des vagues d'Ocean Beach. Nous avons nos petites habitudes dans le quartier, le cafetier nous demande si nous avons trouvé acheteur. On salue les surfeurs qui comme nous ont l'air de squatter les douches publiques de la plage. Dans notre malheur, nous sommes tout de même bien tombés, San Diego est une ville agréable, il semble y faire toujours beau et l'atmosphère est détendue.
Finalement, l'après midi du 28 octobre, le téléphone sonne. Rendez-vous est prit dans la soirée à une heure de route de notre QG. On y croit, les sacs à dos sont bouclés. On avait raison, l'affaire est pliée en une demi-heure. L'acheteuse est enchantée, elle nous paye cash sans même négocier. Après la poignée de main, nous réalisons que nous sommes, certes riches, mais sans toit et piétons.

Nous sommes qui plus est illégaux sur le territoire Américain depuis deux jours. Avec un peu d'appréhension, nous passons la frontière terrestre à Tijuana. Étonnamment, en allant vers le Mexique, il n'y a aucun contrôle, juste une porte à pousser. Dans l'autre sens, il y a de longues heures d'attente et le regard suspicieux des douaniers. 
La première course en taxi nous plonge dans le bain : Bienvenido a Mexico. C'est après avoir demandé mille fois son chemin que le chauffeur nous dépose sains et saufs devant la maison de Randy, notre hôte du soir. A deux pas de la mer, cet ancien Marine passe sa retraite là où les filles et la tequila sont bons marchés. 
Nous prenons un peu de distance, de repos, pour digérer les émotions des derniers jours. Notre séjour en Amérique du nord se termine, beaucoup d'images nous restent en mémoire, des paysages grandioses, de belles rencontres. L'Amérique que nous avons parcourue nous a plu. Certes un peu beauf et vieillissante par moment mais tout de même loin des clichés de l'Amérique ignorante et puritaine. Nous allons aussi regretter Yakari et son confort.

Une page se tourne. Comme un signe d'adieu, des dauphins surfent dans les vagues de Tijuana. Nous disons aurevoir à l'océan. Demain nous nous envolons pour Mexico, avec l'idée d'y dénicher des vélos. Un grand bon en avant, prendre de l'avance pour mieux prendre notre temps lorsque nous serons sur deux roues.



Of Montreal

L'évadée d'Alcatraz

Le port de San Fransisco

Sans trucage

Chinoiserie de Chinatown

Croissant de départ avec Roger

Bobo de Sausalito

Déco de Sausalito

Vue du soir

On va te regretter Yakari
Journée bronzette

Vers Big Sur

Sur le domaine Charlet

Vieux trucks

Inspecteur Derrick

Un matin dans le désert

Arbre à falafels

Coeurs de cactus

La bien heureuse

Fait chaud!

Yuka-ri

Monstre de granit

Framboise du désert

Banc de surfeurs

Café Pélican

Hissez haut! San Dieeegooo!

"Pourquoi rester en France quand la Terre est si vaste"