Nous sommes chez Chao Bao, un des très nombreux restaurants vietnamiens de Vancouver.
Dans cette grande ville portuaire, les Asiatiques ont jeté l'ancre
en masse. En effet, près de 50% des habitants viennent de l'autre
côté du Pacifique : et c'est pour notre plus grand bonheur,
cela nous rappelle les saveurs de notre cher Vietnam.
Mais au fait, comment
sommes nous arrivés là, nous qui étions bloqués aux portes
septentrionales du pays ? Nous allons vous conter notre
traversée du Canada.
Yakari nous avait laissé
bien penauds à Skagway en refusant de démarrer à l'embarquement du
ferry. Dans notre malheur, nous avons eu la chance de tomber sur un
employé de la compagnie maritime, un peu Mac Gyver, un peu l'Abbé
Pierre. En une demie journée notre sauveur nous répare le van et
nous trouve in extremis deux places sur un autre bateau,
départ le jour même. Cerise sur le gâteau, le navire emprunte un
itinéraire plus long et plus beau. Aaaaaaaaleluia ! Nous lui
laissons une dizaine de crêpes maison en offrande.
Les amarres sont
larguées, Skagway se fait de plus en plus petit à mesure que le
bateau sort du fjord. Autour de nous, les passagers s'installent pour
trois jours de traversée. La plupart sont des locaux, ils ont leurs
habitudes. Les uns sortent leurs pantoufles et bachotent leur cours
le nez au hublot, les autres accrochent leur hamac et sortent leur
gros bouquin. Nous nous faisons bien à cette ambiance détendue et
installons notre campement sur le pont du bateau.
Des paysages vierges
s'offrent à nous, parfois un glacier suspendu, parfois un petit
hameau de pêche isolé. La brume et la grisaille ajoutent au côté
mystique de la scène.
Nous faisons une escale
d'une journée à Juneau, la capitale de l'Alaska, inaccessible par
la route. Nous en profitons pour visiter une « hatchery »,
et découvrons le secret des pêches de saumon miraculeuses. Les
saumons reproducteurs remontant les rivières sont dirigés jusqu'aux
bassins de cette ferme. De là ils sont triés, sexés et mis à la
reproduction. Les alevins sont ensuite élevés pendant une année
avant d'être relâchés dans l'estuaire. De cette manière on assure
un maintien des stocks cinquante fois plus important qu'en laissant
faire la nature seule. Le saumon d'Alaska n'a véritablement de
sauvage que le nom !
Nous rembarquons pour 48
heures dans le passage intérieur, cap à l'Ouest vers Sitka, puis au
sud vers Kake et Petersburg. Dans ces eaux glaciales, les baleines à
bosse reviennent tous les ans pour s'y nourrir avant de regagner les
eaux chaudes d'Hawai. Nous scrutons sans vraiment y croire
l'immensité bleue. Soudain, au loin, un « pet de baleine » !
Ce souffle qui sort de son évent est le premier signe de sa
présence. Nous sommes déjà ravis, les locaux, eux, n'ont même pas
levé les yeux. Puis c'est le show : une trentaine de géants
nous offrent un spectacle grandiose fait de sauts et de claquements
de nageoires. Certaines à quelques mètres à peine de la coque du
navire. Époustouflant ! Nous verrons aussi durant cette
traversée des phoques, des dauphins, des marsouins et des loutres de
mer.
Nous arrivons à Prince
Ruppert sous la pluie, de retour au Canada. Nous décidons d'aller
chercher le soleil en montagne, direction les rocheuses de l'Alberta
à environ 1500 kilomètres à l'est. La route est agréable, pour la
première fois depuis notre arrivée à Anchorage nous découvrons
des paysages agricoles. Ironie du sort c'est sur cette portion de
route que nous verrons plein d'ours. Cependant les quelques villages
traversés nous semblent peu accueillants et on y décèle une
certaine misère, surtout concernant la population amérindienne.
Au détour d'un virage,
le Mont Robson du haut de se 4000 mètres nous accueille : nous
voici dans les rocheuses. Nous fonçons vers le parc national de
Jasper, impatients de découvrir ces montagnes. Notre enthousiasme
est un peu douché lorsqu'à l'entrée du parc on nous présente la
facture avant d'avoir mangé le plat :
Uniquement pour emprunter
la route. Cela bien sûr n'inclut ni l'entrée au camping, ni le bois
de chauffage, ni quoique ce soit. Et le camping sauvage est interdit.
Avec le recul on est en
droit de se demander à quoi sert cet argent. Sous prétexte de ne
pas déranger la faune et la flore, on ne peut s'arrêter faire pipi
nature sans risquer une amende. En revanche les bus du parc ne se
posent pas trop de questions lorsqu'il faut mettre les chaînes et
trimballer des hordes de touristes sur les glaciers. Nous voyons cela
comme une forme de privatisation de la nature et nul doute que gérer
un parc national au Canada doit être une affaire qui tourne. En bon
Français, mauvais payeur, nous nous efforcerons d'outrepasser la loi
et de chaparder du bois, du pq et tout ce qui pourra rembourser notre
frustration.
Il fait un temps
magnifique à notre arrivée à Jasper. Le ciel est bleu profond, une
vraie ambiance de montagne. Mais on annonce une nuit glaciale et on
nous déconseille de dormir dans le camion. Nous ferons donc notre
première nuit en auberge. Bien nous en a prit. A 4h00 du matin :
pause pipi. Un regard sur le thermomètre : -12°C !
Dans la journée, nous
nous réchauffons en parcourant les sentiers du parc. Vers le col de
Wilcox, l'immensité et l'isolement nous fait penser au Tibet. Entre
Jasper et Lake Louise la route est impressionnante. Environ 200
kilomètres que l'on se doit de parcourir au pas. A chaque virage,
une nouvelle montagne, un nouveau lac à contempler. De nombreux
animaux sauvages aussi, des chèvres des montagnes, des wapitis, des
bouquetins, des cerfs de Virginie. Seul manque à notre tableau de
chasse le Grizzly, encore lui !
Notre prochaine étape
nous mène à Kelowna, où nous retrouvons enfin un temps estival et
Bruno, un ami de fac de Justine. Il nous accueillera trois jours. Il
est bon de retrouver la chaleur et le confort d'une maison. La vallée
de l'Okanagan nous offre des paysages et un climat méditerranéens,
nouveaux à notre voyage. Les collines sèches, les coteaux plantés
de vignes et de vergers surplombent un grand lac aux eaux claires.
Qu'il est agréable de se baigner dans ces eaux fraîches après le
footing quotidien. Ce cadre si particulier et quelque peu exotique
attire les vacanciers de toute la Colombie Britanique. A grand coup
de jet ski et bateaux hors-bord, cela donne à la ville une petite
ambiance « m'as tu vu ».
Jusqu'ici nous n'avions
pas découvert de spécialités culinaires au Canada,. Au vu de la
diversité agricole de la vallée, nous pensions avoir enfin trouvé
l'endroit adéquat. Il n'en fût rien. Entre autres, nous visiterons
une ferme laitière qui produit du fromage de chèvre. Goatgonzola,
gruyère, camembert, feta, etc., en tout une douzaine de fromages en
vitrine, cela ne présage rien de bon. Usurpation de noms et de
renoms, mais les fromages ne sont vraiment pas bons! Les clients eux,
riches et « hypocrites » (ou qui n'ont pas de goût) les
gratifient d'un « Amazing, it's delicious !! » Nos
fromages européens n'ont pas de mouron à se faire.
Sur invitation de Bruno
et pour nous rappeler les bancs de la fac, nous clôturons notre
séjour par une conférence de Daniel Pauly, spécialiste mondial des
ressources halieutiques : « Quel est l'impact de la
surpêche et du réchauffement global sur les populations de
poissons ?». Alarmant mais intéressant. Deux jours après,
nous mangions des sushis à Vancouver. Mauvais élèves...
Nous y voilà. Vancouver.
Souvent citée comme une des villes les plus agréables à vivre au
monde. Nous faisons notre entrée de nuit par la rue Hastings :
les trottoirs sont jonchés d'immondices, de cadis abandonnés, de
matelas défoncés. Les sans abris sont amassés par centaines, des
junkies déambulent tels des zombies. Condamnation des portières. On
hallucine ! Cette image, parait-il faisait tache lors des
récents J.O de 2010, et on a ordonné à tous ces malheureux de
lever le camp. Quelle tristesse !
De jour et dans d'autres
quartiers, la ville est effectivement fidèle à sa réputation. Les
parcs sont des forêts majestueuses, on gare son voilier ou son
hydravion au pied de son bureau, et les orques peuvent être observés
depuis un building : c'est la nature invitée dans la ville.
C'est sur un vélo tandem et sous un soleil radieux que nous
tomberons sur le charme de cette citée cosmopolite, familiale et
sportive. Notre estomac ayant toujours le dernier mot, c'est la
diversité et la qualité des restaurants asiatiques qui aura
renforcé le coup de cœur.
Sur ce, on termine notre
ca phe nau da en ayant une pensée toute particulière pour nos amis
du Vietnam.
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Avis de tempête |
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C'est la fête ce soir à Juneau! |
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Glacier de Mendenhall |
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Cabine Deluxe! |
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Et plouf! |
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Feu de camp |
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Glacier suspendu |
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Yakari au ski |
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Instant contemplatif |
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Bienvenue au Tibet |
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Entre Jasper et Banff |
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C'est le spot mon pote! |
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La magicienne |
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Le lac Bow |
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Chercheuse d'or |
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Record à battre : 18 ricochets! |
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Cuisine Mobalpa |
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Nuages aquatiques |
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Bacchus est de retour |
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Voilà l'été, voilà l'été ohé! |
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Candy, Candy! |
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La nageuse et la mouette |
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Toujours dans les cartes! |
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ça va passer, ça va passer! |
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Chérie, où sont les clés du bateau? |
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Silos rigolos |
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Aurevoir Vancouver |
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